Face aux enjeux sanitaires mondiaux, la quête de méthodes de purification d’eau accessibles et durables est plus prégnante que jamais. Parmi elles, une technique ancestrale revient au goût du jour grâce à son efficacité et sa simplicité : la désinfection solaire de l’eau, ou comment le soleil devient l’allié incontournable de la potabilisation.
Comprendre le principe de la désinfection solaire
La désinfection solaire, connue sous l’acronyme SODIS (Solar Water Disinfection), repose sur l’utilisation des rayons ultraviolets A (UV-A) et de la chaleur générée par le soleil pour éliminer les agents pathogènes présents dans l’eau. Cette méthode, approuvée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), est particulièrement adaptée aux régions où l’accès à l’eau potable est limité et où les ressources énergétiques sont contraintes.
Mise en œuvre pratique de la SODIS
Pour purifier l’eau via la SODIS, aucun équipement complexe n’est nécessaire : des bouteilles en polyéthylène téréphthalate (PET) transparentes suffisent. Après avoir filtré l’eau pour retirer les sédiments, on remplit les bouteilles et on les expose au soleil pendant six heures par temps clair, ou deux jours si le ciel est majoritairement nuageux. Sous l’effet combiné de la chaleur et des UV-A, les micro-organismes tels que bactéries, virus et parasites sont détruits.
L’efficacité scientifiquement prouvée de la SODIS
Les études menées sur la SODIS démontrent une réduction significative des maladies diarrhéiques dans les communautés utilisant cette méthode. L’échauffement rapide de l’eau au-delà de 50-60°C ainsi que les effets germicides des UV-A contribuent à cette efficacité. Cependant, il faut souligner que la SODIS ne traite pas les polluants chimiques ou les métaux lourds.
Potentialités et limites de cette approche solaire
Bien que prometteuse, la méthode SODIS présente quelques contraintes : elle nécessite une exposition directe au soleil et ne peut être utilisée efficacement lorsque l’eau est trop trouble ou charge en particules. De plus, elle requiert un changement culturel quant aux pratiques d’hygiène et d’utilisation de ressources locales comme les bouteilles PET.
Innovation et amélioration continues
Afin d’améliorer cette technique ancestrale, des innovations telles que l’introduction de matériaux photocatalytiques sans coût additionnel significatif ont été développés pour accélérer le processus. Des indicateurs d’exposition solaire sont également à l’étude pour informer sur le niveau adéquat de traitement.
Vers un accès universel à une eau salubre grâce au soleil
L’enjeu majeur reste le déploiement à grande échelle et son intégration dans les pratiques quotidiennes des populations ciblées. La participation active des communautés locales est essentielle pour assurer le succès durable de ces initiatives.